Ce site est principalement consacré à l’étude du stress et du bien-être des animaux d’élevage. Les mécanismes biologiques du stress et de l’adaptation, les conditions du bien-être des organismes vivants et sensibles, y compris des humains, ont des éléments communs et la réflexion sur ces thèmes dépasse donc les espèces d’élevage.

L’information disponible ici est essentiellement basée sur les publications et communications de son auteur. De nombreux champs disciplinaires sont mobilisés, depuis la biologie du stress et de l’adaptation, la philosophie, la psychologie et les sciences sociales, voire l’économie des productions animales, pour ne citer que les principaux. Ce site est ainsi ouvert à toutes les contributions qui peuvent enrichir la réflexion.

Depuis le milieu du XX° siècle, l’élevage a connu une véritable révolution. Grâce aux progrès des sciences animales, la production et la productivité de l’élevage ont fait un bond extraordinaire. Les animaux n’en ont pas été les premiers bénéficiaires, du fait d’un appauvrissement extrême de leur environnement, l’augmentation des densités, la claustration et les cases individuelles, des mutilations diverses et une sélection génétique qui, pendant trop longtemps, n’a pris en compte que les caractères strictement liés à la production avec une dégradation progressive des caractères fonctionnels que sont la reproduction, la qualité du système locomoteur, l’efficacité immunitaire par exemple, autant de facteurs qui conditionnent de façon importante le bien-être des animaux. Ces conditions de vie ont été dénoncées précocement, tant du point de vue du bien-être [1] que de celui de l’état de stress auquel les animaux sont soumis[2]. Il s’en est suivi un long travail législatif et réglementaire réalisé depuis les années 70 par l’Union européenne qui a porté le bien-être des animaux au niveau des valeurs communautaires.

Alors que se poursuit l’intensification de l’élevage, un mouvement se développe qui remet en cause profondément l’exploitation et surtout la mise à mort des animaux. On entend ainsi s’élever des voix qui prônent la fermeture des abattoirs[3], voire l’interdiction de l’élevage[4]. Cependant, la plupart des auteurs ne dénoncent pas tant l’exploitation des animaux et la consommation de viande en tant que telles, mais plutôt ‘l’ignominie de l’élevage industriel’[4]. Le statut des animaux, dans toutes ses dimensions, philosophique, éthique, légale, … est au cœur des réflexions[5]. Ainsi, comme pour de nombreuses autres activités humaines, le modèle actuel dominant de l’élevage intensif est remis en question. Le bien-être des animaux n’est qu’une des composantes du débat, avec les questions liées à la sécurité sanitaire des aliments, la protection de l’environnement, la viabilité économique, regroupées sous le terme de durabilité.

Depuis quelques années, de grandes industries agro-alimentaires internationales, des chaînes de distribution et des organismes de restauration relaient la demande de leurs consommateurs et impriment leur marque sur la façon dont les producteurs doivent prendre en compte le bien-être des animaux d’élevage et produire de façon éthique et durable. Les pratiques d’élevage sont validées par des organismes de certification d’envergure internationale, et la transparence est requise [6]. Conditions d’élevage, procédures douloureuses, euthanasie et abattage sont des points d’attention tout comme l’usage des antibiotiques. Même si les motivations primaires sont de nature commerciale, ces démarches valident et poursuivent le travail de fond réalisé par l’Union Européenne dans ce domaine. Elles ne peuvent qu’être favorables aux animaux et préfigurent des évolutions majeures dans les pratiques d’élevage.

Le domaine des connaissances couvert par ce thème est vaste et déborde très largement le champ de l’élevage et des animaux domestiques. Ce site est basé sur 40 ans de recherches dans ce domaine par l’auteur, mais il est ouvert à toutes les contributions pouvant enrichir la réflexion sur le stress et le bien-être des animaux et des humains.